[IMPRIMANTE_3D] – Stratomaker, la française connectée
À l’occasion du 3D Print Lyon qui se tenait en Octobre 2016, nous avons rencontré le concepteur de la Stratomaker.
Julien Berdoues, fondateur de la société Obro, nous propose une imprimante 3D conçue et assemblée en France qui n’a pas à rougir face à ses concurrentes déjà bien installées.
Avec 20 années d’expérience en usinage et en conception de matériel médical, Obro décide de se lancer dans la fabrication additive desktop en 2015.
Avant d’entrer dans les détails du test, un grand merci s’impose à Julien pour le prêt de la machine qui nous aura, entre autres, permis d’achever juste à temps la fabrication d’une armure pour la Clermont Geek Convention 2017.
1 – Déballage
- Oh, des outils !?
Outils Stratomaker fournis
A – buses supplémentaires de diamètres différents : 0.2, 0.3, 0.5mm.
B – clés allen, une pour démonter l’imprimante et la seconde pour régler manuellement le plateau.
C – tasseau en acier, utile lors de la calibration manuelle du plateau.
D – lime, pour nettoyer la buse et assurer un bon contact avec les capteurs lors de la calibration automatique.
E – deux clés pour démonter les buses.
2 – Installation et analyse de la machine
Le carénage de l’imprimante est composé d’éléments en plastique moulés, on remarque un cadre en acier à l’intérieur qui vienne rigidifier l’ensemble.

Stratomaker déballée et branchée
La face avant arbore le nom Stratomaker, gravé au laser sur une plaque métallique. Très propre.

Le nom de la machine gravé au laser
2.1 – La mécanique
L’aspect mécanique de l’imprimante possède quelques points caractéristiques intéressants :
- Le plateau n’est pas chauffant mais présente une surface sablée afin d’assurer une bonne adhérence des impression, même sans colle. De plus, il tient en place à l’aide de 4 aimants puissants

Plateau aimanté vu de dessus
- L’axe Y est assuré par deux tubes en carbone. Très intéressant pour gagner en poids.
Plus d’information sur l’intérêt d’axes légers ici : https://www.youtube.com/watch?v=AKTvykTPjQw

Axes Y Stratomaker
- La tête de l’imprimante dispose d’une petite vis de réglage, cela permet d’affiner au besoin la hauteur de la buse après une calibration automatique

Tête de la Stratomaker
- Enfin, la Stratomaker est une imprimante mono-extrudeur avec tube bowden. L’ensemble de la tête a été conçu sur mesure.
[PHOTO DE LA BUSE AVEC LA CARTOUCHE]
2.2 – Interface embarquée
La Stratomaker est équipée d’un confortable écran tactile (résistif) couleur de 5 pouces.

Dashboard Stratomaker
Son interface, claire et intuitive, donne accès à tous les paramètres de l’imprimante, du contrôle individuel des axes à la couleur des LEDS.

Dashboard Stratomaker / Paramètres
Un port SD sous l’écran permet d’utiliser la machine de manière autonome.
Cela devient désormais une norme sur les imprimantes préassemblées et celle-ci n‘y échappe pas : la bête embarque une petite caméra 3.2Mpx au-dessus du plateau d’impression.

Vue de la caméra
Le calibrage automatique du plateau, fonction également de plus en plus répandue, est aussi de la partie.
Enfin, le dashboard permet de changer la couleur des LEDs et de préchauffer la buse – le temps de préparer le G-Code par exemple.

Contrôle de l’éclairage LED

Préchauffage
2.3 – Le OlinuXino
Contrairement à ses concurrentes qui sont souvent animées par des combo Arduino/RAMPS ou des cartes propriétaires sur mesure, la Stratomaker repose sur le OLinuXino.
Conçu par Olimex, c’est un nano-ordinateur capable de fonctionner avec un système d’exploitation type GNU/Linux. Ce qui fait sa différence face aux autres nano ordinateurs comme le Raspberry Pi est qu’il est entièrement open source, tant sur la partie logicielle que sur le matériel. La documentation est disponible ici.
Le OLinuXino est accompagné d’une petite batterie qui lui permet de rester autonome en cas de microcoupure d’alimentation.
Un bouton reset permet de redémarrer l’imprimante en cas de plantage de l’interface (hélas aucun logiciel n’est exempt de bugs !) et de démarrer en mode recovery. En plus des options de réinitialisation, ce mode offre la possibilité de mettre à jour la carte mère (flasher de nouveaux firmwares – ou micrologiciels).
C’est d’ailleurs une autre force du OLinuXino et de la présence du port SD : il est possible de mettre à jour l’imprimante sans utiliser un ordinateur, directement depuis la carte SD !
Pour finir c’est la distribution Debian qui anime l’imprimante.
- Une imprimante connectée
La Stratomaker est connectée : elle dispose d’un port Ethernet ainsi que d’une connectivité WiFi. Autrement dit, pas besoin d’un ordinateur à proximité pour surveiller son activité, envoyer du gcode ou contrôler ses axes.
Tout peut se faire sans fil et à distance, notamment grâce à l’application mobile – entre autres.
2.4 – La carte mère
Le second cerveau de l’imprimante, qui contrôle les moteurs et l’ensemble des capteurs de l’imprimante. Elle est logée dans le dos de l’imprimante et est ventilée afin de limiter les surchauffe des contrôleurs et écarter les risques d’incendies.

Carte mère Stratomaker
3 – Les consommables
De fait de l’absence de plateau chauffant et de son corps tout ouvert, l’imprimante est limitée aux consommables à base de PP, PLA et autres filaments flexibles.
Le diamètre accepté est 1.75mm uniquement.
Il existe un format de bobine propre à l’imprimante qui vient se loger dans le bas du corps de la machine. Il reste tout à fait possible d’utiliser des bobines standard.

Bobine Stratomaker
Un support est fourni (et peut-être imprimé) afin de disposer la bobine sur l’imprimante. Cela évite de recourir à un dévidoir externe peu pratique.
4 – Partie software
4.1 – Trancheur
Julien n’a pas chômé et fourni un trancheur spécialement créé pour son imprimante – Stratomaker Desktop.
Point intéressant : si vous souhaitez imprimer plusieurs modèles, le logiciel est capable de disposer les objets sur le plateau de telle sorte que la tête ne vienne pas les percuter pendant le processus de fabrication.

Stratomaker Desktop
Ceci-dit, l’imprimante accepte aussi le g-code produit par Cura et Simplify 3D (profil disponible dans la dernière partie de l’article).
4.2 – Micrologiciel et mises à jour
L’imprimante peut-être mise à jour directement depuis la carte SD ou par le biais du réseau grâce au trancheur.
4.3 – Et sur mobile ?
L’application mobile Stratomaker vient compléter l’écosystème de la machine. Disponible gratuitement pour Android et iOS, elle reprend exactement l’apparence du panneau de contrôle de l’imprimante.

Dashboard mobile Stratomaker
Elle permet de contrôler l’imprimante selon les paramètres suivants :
- Mouvement des axes
- Couleur et intensité des leds
- Préchauffage de la buse
- Accès à la caméra en temps réel
- Envoyer/supprimer des fichiers gcode de la carte mémoire ou de la mémoire interne
- Lancer ou arrêter les jobs
Le principal intérêt est évidemment la possibilité d’accéder la caméra de l’imprimante afin de monitorer l’impression et d’agir au besoin. C’est très pratique quand on n’est pas à proximité de la machine, voire même hors de l’atelier !
5 – Quelques tests
Les objets suivants ont été fabriqués avec la Stratomaker et utilisent du filament de la même marque ainsi que eSun et Fillamentum. Au passage, elle fait office d’une superbe lightbox pour photographier ses créations 😉
6 – Verdict – Les plus et les moins
- Les plus :
- plateau sablé qui accroche bien, aimanté,
- calibrage auto,
- réglage fin de la tête,
- batterie embarquée,
- peu bruyante,
- caméra
- les outils fournis
- app mobile
- Les moins :
- Cadre ouvert soumis aux courants d’air,
- Insertion du filament parfois délicate,
- plateau non chauffé (à venir dans la prochaine évolution)
- une seule buse (double buse en préparation)
7 – Téléchargements, mods et +
- Support bobine externe imprimable
- Profil Simplify3D
- Appli Android
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